Les Tuamotu, destination de rêve….
Nous partons le lundi 10 juin, lundi de Pentecôte, à la nuit tombante, de l’anse Hakatea de l’île de Nuku Hiva. Nous quittons notre petit mouillage très abrité pour un sortie directe dans les vagues : Jean-Yves s’ébrèche une incisive sur le balcon avant, en tentant de décrotter l’ancre enrobée de la glaise de l’anse. Le mouillage était fiable, nous étions littéralement scotchés ! Belle traversée au portant avec un vent très variable s’échelonnant entre 5 et 35 nœuds sous les grains, qui oblige à d’incessants réglages de voiles et à diminuer ou augmenter la voilure.
Tuamotu en vue la troisième nuit de navigation, nous passons entre Aratika et Kahehi, en direction de Fakarava, destination que nous avons choisi pour nous familiariser avec l’entrée des passes dans les atolls : la passe Garuae est la plus large, avec des courants de marée qui atteignent ou dépassent, comme partout, les 6 nœuds.
A l’entrée, nous attendrons à la cape le lever du jour et l’étale de marée basse, pour respecter les principes de base de sécurité. Prudence, la prise de risque en mer n’est jamais bienvenue et encore moins dans des endroits que nous ne connaissons pas, qui plus est dans une zone que les marins évitaient avant l’avènements des GPS. La navigation reste toujours périlleuse dans les atolls. Nous apprendrons par le suite que dans la quinzaine qui suivit, trois voiliers se sont trouvés en grande difficulté, et l’un d’eux a été drossé sur les coraux à la passe sud de Fakarava. Pas de pertes humaines fort heureusement, mais le voilier, après avoir été dépouillé, est perdu, irrécupérable.
Vendredi 14 juin, nous nous engageons dans la passe, vent et vagues contre, avec vraisemblablement un léger retard de l’heure de l’étale comme c’est le cas lorsque le vent a soufflé fort pendant plusieurs jours et que l’atoll s’est trop rempli par submersion. Notre 39 CV peine à pousser le bateau au-delà de 1 nœud.
Après avoir soigneusement suivi le chenal qui mène devant le village de Rotoava, nous mouillons vers 9h entre les patates de coraux.
Repos et petite ballade dans le village, 900 habitants sur l’atoll, principalement à Rotoava, deux églises, l’une catholique, l’autre mormone, trois magasins, un quai de débarquement pour le petit cargo Cobia III qui approvisionne l’atoll tous les mercredis quand le temps le permet, une station essence en devenir qui attend, depuis au moins 6 mois, l’autorisation d’ouvrir. Pas de point d’eau, chaque habitant récupère l’eau de pluie dans ses citernes même si quelques puits sont en service, qui offrent une eau légèrement saumâtre.
L’église catholique est le lieu privilégié des habitants pour se réunir le dimanche matin, sur leur 31 !
Ralliement à Fakarava Yacht Services, chez Aldric et Stéphanie. Leur terrasse est quotidiennement envahie par les navigateurs au mouillage dans la baie. Leur Wifi gratuite et puissante est la meilleure de l’atoll.
Ballade avec Enoha, lundi 17 juin en voiture. Tahitien, installé depuis 18 ans dans l’atoll, avec Cécile, pour fuir l’effervescence croissante de Raiatea, il nous fait découvrir les secrets de l’atoll, les plantes médicinales, les différentes espèces et utilisations du coco, les fondements et subtilités de la langue polynésienne en ce qu’elle révèle d’une culture, d’une manière d’être et d’un mode de relation. Par exemple, impossible d’acheter du poisson. Ils ne le vendent pas mais le partagent avec le plaisir d’offrir à celui qui n’a pas. Parfois, ils l’échangent. « Tu te rends service à toi en donnant à l’autre sans rien attendre en retour. » Ce jour-là, Enoha a mis le chauffage dans la voiture tellement le temps était pluvieux et venteux donnant une impression de froid inhabituel. C’était bien la première fois qu’il utilisait le chauffage de son véhicule à Fakarava. Fakarava qu’il nous a traduit par : » Beauté rare et rare dans sa beauté » .

Plusieurs jours de beau temps nous autorisent une promenade à vélo sur la très belle route goudronnée qu’en son temps, Gaston FLOSSE avait fait construire en toute hâte pour accueillir le Président Chirac dans sa villa au milieu de l’atoll. Prudemment Chirac n’était pas venu mais la route porte son nom.
Visite, avec quelques voisins de mouillage, tous australiens, de la ferme perlière Hinano, la plus petite des quatre fermes de l’atoll qui exploite seulement 14 hectares dans le lagon.
Et la surprenante raclette en plein-air chez Aldric et Stéphanie, en soirée sur leur terrasse ; il y avait eu un arrivage exceptionnel de fromage!
Quelques requins dormeurs se promènent placidement jusqu’à un ou deux mètres de la plage. Un beau spécimen semble habitué des lieux. Nous le croisons lors d’une baignade sans qu’il ne s’intéresse à nous ; Marie n’est quand même pas très rassurée. Dans les airs, les sternes, fous et frégates nous donnent de jolis spectacles de vols rasants, de plongeons gagnants alors que les bonites de lagon ou les carangues agrémentent leur chasse d’impressionnantes figures aériennes.
Le kayak attire les enfants de l’atoll et Marie fait un tour avec deux d’entre eux, sans doute de futurs passionnés de va’a comme ceux que l’on voit tous les matins, à l’aurore, s’entraîner dans dans le lagon.

Mercredi 26 juin, Marie s’envole vers Papeete pour des raisons professionnelles. La météo annonçant pour la fin de semaine un coup de vent de sud-sud-est, Jean-Yves descend le bateau dans l’anse sud-est de l’atoll devant Hirifa, à 30 miles de là en profitant du vent favorable, pour se mettre à l’abri. Nous ne serons pas les seuls dans l’anse et les rencontres de la semaine permettent de compléter notre observation des navigateurs autour du monde – ou pas- (voir la page « Marie partage »).
Samedi 29 juin, le soir, cochon grillé, tué le matin même, chez Taura et Leisa, au retour de Marie, après une traversée nocturne du lagon avec le bateau à moteur de la pension Raimiti, contre le vent et les vagues. Nous faisons connaissance de Paule et Claude qui baroudent depuis 45 ans à mi temps autour du monde et Yann et Laura, les jeunes kite surfeurs.
Pendant 8 jours, vent entre 20 et 40 nœuds et pluie : on se croirait en Bretagne fin août après les marées d’équinoxe. Les nuits sont agitées, toujours la crainte d’un mouillage qui dérape ou qui lâche, d’une patate de corail qui se trouve sur le chemin de la chaîne quand le vent tourne. C’est le fameux mara’amu qui peut vous bloquer dans un atoll une semaine ou deux.

Nous n’irons pas profiter des fonds marins de la passe sud en plongée pour admirer le mur de requins. Nous avons néanmoins une pensée pour Laurent Bourgnon qui a disparu en plongée libre dans l’atoll d’à côté.
Dimanche 7 juillet, l’accalmie nous ouvre enfin la possibilité de remonter au village pour quitter lundi Fakarava vers Papeete. La remontée se fait avec une attention soutenue pour éviter les patates.A mi chemin, non ce n’est pas une tête de corail affleurante au milieu du chenal et non indiquée sur la carte, mais une énorme tortue qui plonge à notre arrivée !

Nous découvrons au fil des écrits , à la fin nous choisirons un lieu de voyage À bientôt !
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Le temps de vous lire est une parenthèse durant laquelle tout s’arrête sauf le rêve. Carpe Diem.
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Dis, où t’as été cet été ?
Moi, j’ai été à Tahiti.
Ah bon ?
Si t’as été à Tahiti
C’est-i’ qu’tu y as été à pied ?
(…)
Tahiti, Tahiti
Si t’as été à Tahiti
T’as pas pu y aller en cerceau
Si t’as été à Tahiti
T’as pu y aller qu’en bateau, ouais.
Albert de Paname…
https://francechansons.net/albert_de_paname-si_t_as_ete_a_tahiti/
PCC: Jean-Loic
Bises caniculaires.
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